ART 118 Un dernier pour la route?
...."Il est des nôtres o treu, il a eu son rayon comme les zau au tre"....
"Eh M'sieur Foucher z' allez pas partir sans en reprendre un petit..".Bon ok, mais aprés j'y vais...
Où je veux en venir?
Eh bien hier à la clinique Courlancy, c'était rencontre du troisième type ou plutôt contact avec la douzième dimension...J'oserai a peine titrer, si il s'agissait d'un mauvais festival du fim : "les rencontres d' Epinal..."
Oui, j'en viens aux faits.
J'avais donc, rendez vous pour une séance de rayon, afin de faire mon troisième petit shooting d'irradiation. Je ne vous dirai pas que je suis devenu un vieux routier de la spécialité, mais j'y allais avec une sérénité étonnante pour un garçon de mon âge.
Durement installé sur la planche carbone entrain de subir les outrages invisibles du rayonnement perfide, je laissais aller mon esprit à la création d'un futur article pour mon blog.
J'imaginais vous décrire avec une humeur bonhomme, les lieux, les gens, la méthode, l'ambiance, mais pas vous préciser que la psychologie du malade allait être bafouée.
Entre la sortie de la "cabine d'essayage" directement sur la salle d'attente, ou d'autres irradiés potentiels attendaient(J' ai croisé une cliente, aussi surprise que moi de me voir dans un embarras similaire au sien), et la tournure que pris ma séance, il y a pas mal de choses a dire,et je m'en vais vous la conter.
La tonalité se voudra, enjoué, caustique, mais sûrement moins assassine, que si cette aventure était racontée par un journaliste belliqueux, en mal d'un papier à scandale.
Comment ça se passe donc une séance de rayon?
Déja tu prends le fléchage "startreck* 1 ", pas "le star ac 2" , car il s'agit d'une autre machine, mais les couleurs des couloirs sont agréables et visuellement, c'est plutôt reposant.
Tu es en salle d'attente et face à toi, deux portes avec lumière extérieure te donnant le signal de ton entrée ou non, dans le boxe de déshabillage.
(Mon rv est à 17H).
Tu rentres, tu te mets torse nu, on vient te chercher (par contre il est déja 17H30 et le physicien de service semble bien sollicité), tu passes derrière la console de contrôle, équipée course, genre cap canaveral, sachant que toi t'as l'impression d'être un astronaute d' Apollo 13, en pensant ne pas avoir a dire: "allo Houston on a un problème.."
Tu passes côté jardin, pour découvrir la planche à supplices et là il faut réussir a y monter et a t'installer,difficilement dans mon cas, étant donné mes douleurs thoracique.
A partir de là, tu ne dois plus bouger, raide comme la justice, ou dans la position naturelle, dans laquelle une fin pas prévue, pourrait t'amenait, si ils se loupaient sur les réglages....
Tu comprends rien à ce qu'ils bidouillent , ils règlent, mesurent, parlent entre eux, ne t'informent pas de ce qu'ils font, ni combien de temps etc etc...La machine tourne autour de toi, c'est long, ton dos te fait mal et tu as l'impression que la planche épouse ton dos ou l'inverse, je sais plus.
Il est 17H45 on te dit c'est fini vous pouvez y aller.Ouf, merci, encore une de passée.
Tu sors donc de la cabine, direct face au public, tu as l'impression à ce moment là d'être encore plus nu, que lorsque tu es sur la planche, et tu t'en vas....
Mais à peine ai je fait quelques mètres qu'une voix dans mon dos me lance, toute psychologie dehors:
"Mr Foucher, partez pas il en reste un....."
PARDON??????????????????
"Oui c'est pas fini, faut revenir" ....pour faire court un truc du genre :"j'mé trompé"...
Je reviens sur mes pas, retourne directement sur la planche, sans qu'a aucun moment, on te dise, ou te bredouille, un " on est désolé", ou autre formule t'aidant a te remettre dans des dispositions psycho acceptables.
Tu te dis ça va reprendre 2 plombes et là bizarrement tout va vite, tu as juste le temps de te demander, pourvu qu'ils se souviennent de ton nom et de l'endroit de l'irradiation... vu la haute maîtrise de l'outil dont ils font montre.On me signale donc, la "déja", fin de la cuisson numéro 2.
Et là , vous me croyez si vous voulez (Si des pros me lisent...), on me redresse sur la planche et à peine redressé, j'entends un :"attendez j'ai pas vu avec les faisceaux qui se croisent, il reste une dose...!!!!!!!!!!!
Et toi, t'es là comme un con de cobaye, prêt a cuire, même pas en papillote pour te protéger, entrain de te demander si tu as affaire à des peintres en formation, ou à des opératrices tourneuses fraiseuses sur matériel humain.
Si je me rappelle bien sous ce sternum bombardé de rayons, il y aurait pas mon coeur juste en dessous? Mais bon, suis qu'épicier moi, sûrement trop con pour qu'on m'explique....
Je me rallonge donc,un petit shoot,et là définitivement, la technicienne de surface cancéreuse, me libère..
Je ne sais pas trop quelle fin donner à ce papier, tellement je suis abasourdi par tant de ...comment dire? Négligence? Fouttage de gueule? Inconscience ? Psychologie ? Incompétence?...Sincérement je sais pas.
En tout cas une piètre image de Reims, qu'on ne voudrait pas voir devenir image d'Epinal...
J'allais oublier , il est 18H10 et personne s'est excusé....