Il s’appelait Pascal et a toujours vu la Vie en Grand...
… Et la Faucheuse a toujours le dernier mot ! Il est des combats qu’on mène avec l’énergie de l’espoir tout en sachant bien, qu’au bout du bout, l’heure de régler l’addition ne nous appartiendra pas… parce que si l’on peut disputer au Destin les conditions d’une reddition, arracher du temps, gagner un sursis à exécution, la Mort ne supporte pas d’autre issue qu’une capitulation sans condition. C’est le sens de la vie que de toujours prévoir une fin à tout commencement…
Chronique d’une victoire annoncée ! Sur une bête immonde qui s’est installée et a prospéré sans qu’on l’y ait invité ?
Pas plus que des combattants de l’ombre qui ont mené ce combat contre la maladie avant lui et le mènerons hélas encore après lui, Pascal n’a remporté l’ultime set ! Car il y a toujours un dernier set, toujours un jeu décisif qui renvoie à l’aphorisme de Gary LINEKER, cet Anglais footballeur de son état et philosophe malgré lui : à la fin (du match), c’est toujours (l’Allemagne) la Mort qui l’emporte… et qu’Elle se laisse aller à un dernier hommage à la Will Carling du style Bien joué, l’Ami, ne nous rend pas notre Ami, quand bien même cela rendrait justice à son courage.
La chronique d’une victoire annoncée par Pascal, au commencement du Blog, ne pouvait être la victoire sur la Mort… Cette chronique-là était écrite d’avance. Elle l’est depuis des temps immémoriaux.
Non, SA chronique à lui, celle qu'il a rédigée jour après jour, post après post, celle que VOUS avez tous enrichie de vos commentaires, de vos réactions, de vos témoignages d’affection, de rejet, d’incompréhension, de colère, de tendresse, d’amour, de jalousie, d’envie, de compassion, CETTE chronique, c’est celle de la VIE.
La vie d’un homme presqu’ordinaire, ni meilleur, ni pire que le commun des Mortels, un homme qui, face à la maladie, à cause de la maladie, a révélé, autant qu’il s’est découvert, une humanité, une grandeur, une densité qui seraient peut-être restées enfouies sans cela.
Je ne vous trace pas le portrait d’un héros, ni d’un grand homme… Je vous parle d’un homme qui a vu les choses en Grand qu’il était, gâté par la nature plus de 40 ans durant, mis brutalement face à son Destin, et qui s’est ouvert aux autres, après s’être si longtemps contenté de vivre à côté d’eux.
Je vous parle d’un homme entier, avec ses certitudes, ses partis-pris, ses ambitions, sa prétention, ses convictions, ses faiblesses, ses travers, sa mauvaise foi, sa part d’ombre… un entrepreneur, un gagneur, un obstiné, un fonceur, un séducteur, un passionné, un épicurien, un matérialiste… mais aussi une homme fragile, un amoureux, un doux dur, un inquiet, un père, un angoissé, un perfectionniste, un exigeant, un fidèle en amitié, un curieux…
Je vous parle d’un homme qui a eu trois, quatre vies… quatre, cinq, six femmes avec lesquelles il a voulu partager un bout de chemin, avec lesquelles il s’est découvert père… Je vous parle d’un homme qui s’est construit au fil de sa vie, de ses expériences, un homme qui a muri, qui a changé, qui s’est bonifié avec le temps…
Je vous parle d’un homme qui a mené un combat ex-tra-or-di-nai-re contre la maladie, un combat que seul l’athlète qu’il était pouvait mener, un combat rageur, plein d’énergie, plein de fierté, de passion, d’espoir, de rires, de larmes… et de terreur.
Je vous parle d’un homme qui s’est épanoui, s’est grandi un peu plus encore dans l’écriture. Au fil des jours, des mois, des années de tenue de ce blog, Pascal s’est nourri de votre présence, de votre soutien, de vos émotions, de votre affection, de l’hostilité de certains aussi, pour imposer sa signature, imposer un style, un ton, un genre, une authenticité. Ce fut assurément l’une de ses plus grandes fiertés de ces dernières années.
Chronique d’une victoire annoncée ? OUI ! Celle de la Vie ! Celle de la postérité !
Il restera quelque chose d’indélébile de ce Grand-là ! Un trésor que ses enfants, Pierre, Patrick, Margaux, ses sœurs, Véronique et Catherine, sa mère Gisèle, ses parents, ses amis, VOUS, ses intimes en écriture, VOUS les témoins de ses confessions, ses confidences, VOUS les visiteurs fidèles ou occasionnels, pour l’immense majorité, sans visage, quelque chose que NOUS TOUS pourront feuilleter, relire, dévorer…
Parce que ce blog, SON blog, est LUI. Tout ce qu’il a été est dans SON blog ! Il s’y est révélé à lui-même, il s’est nourri de votre présence, de vos contributions occasionnelles ou régulières pour grandir et grandir encore.
IL S’APPELAIT PASCAL. C’ETAIT UN GRAND QUI A TOUJOURS VU LES CHOSES EN GRAND. IL A MENE UN COMBAT MAGNIFIQUE. IL A ETE VAILLANT PARMI LES VAILLANTS. IL ETAIT MON AMI… un frère.
MAX, LE PORTE-PLUME
Le 24 novembre 2011 à 14h25