Injuste...
Je ne sais plus trop quoi dire ce jour, je ne sais plus comment exprimer les choses. Je voudrai surtout éviter de vous faire partager mon pessimisme, mes inquiétudes, angoisses, dans lesquels je baigne.
J' ai essayé de trouver des angles drôles, légers, pour ne pas peser plus sur vos épaules d'amis (es), mais je ne vois pas de petite fenêtre de ciel bleu, d'espoir, de "ça va aller mieux".
Les douleurs sont toujours là et semblent même de nouveau s'étendre...Comme une fatalité, un bout de chemin qu'on va atteindre sans avoir aucune arme pour se défendre et nous évitant d'aller voir le bout.
Ma seule motivation a me battre, semble définitivement avoir choisi son camp et a pris la fuite "lâchement" (comme on abandonne le champ de bataille), en s'appuyant sur l'alibi pesant de la douleur, sans vouloir mesurer ou voir qu'un corps attaqué par la douleurs depuis bientôt deux mois, amenait parfois a avoir des réactions surprenantes , inhabituelles et non maitrisées. Alors dans ces moments là il est facile de faire appel au comportement présent pour mieux justifier sa fuite, en oubliant simplement un comportement digne, fiable, sans ombre et dans le plus grand des respects pendant plus d'un an.
Mais il parait que c'est la vie, qu'on a tous sa croix, moi j'en ai a revendre des croix.
Je croyais que cette merde pouvait juste nous priver de la vie, non c 'est plus vicieux que ça, ça use doucement et vous prive petit à petit des quelques verres à moitié plein que vous croyiez avoir à disposition pour les moment de disette.
Ce cancer m'a réduit mon aptitude a vivre, ma vie pro, mon magasin, ma vie de couple, mes rêves, mes objectifs, mes sports, elle m'a maintenant immobilisé, m'empêchant le sport, les déplacements, augmentant ma dépendance, et diminuant mon envie de m'accrocher dans de telles conditions.
Rassurez vous, je ne suis pas prêt au geste fatal, j'en suis incapable vous l'ai déjà dit, non, suis juste conscient, lucide.
Je ne pourrai jamais renvoyer tout l'amour que ma mère, ma soeur, me donnent, je n'ai aucune solution pour éviter de rendre triste mes enfants qui me regardent démunis devant la souffrance de leur papa, incapable de faire semblant de sourire et les accompagner à la plage, pour rire courir et sourire.
Certains diront que cet amour sans bornes de mes proches devraient me suffire. Peut être, sauf que moi j'ai plus que tout autre besoin d'être aimé, et cette seule vision d'une fin sans "présence" , sans fil d'Ariane m'est insupportable, comme une injustice.
Je suis désolé de planter l'ambiance ce matin, mais il y avait un trop plein qu'il fallait évacuer. Et encore vous avez à peine eu la partie émergée de l'iceberg...Au fait si vous voyez un fil d'Ariane (pas une infirmière), dites lui que vous me connaissez...