Réflexions...

"on avance, on avance,on avance, c' est une évidence, on ne peut faire la route dans l' autre sens, il faut qu' on avance"...

Bonjour!

Ses paroles de souchon ont le mérite de ramener les choses a leur juste valeur sous forme de constat froid: c' est bien sur moi que c est tombé.

Hier je suis retourné travailler en essayant de me montrer comme d' habitude, avec à la fois ces douleurs dans les cotes qui m' empêchent toute manipulation, tout mouvement brusque, avec dans la tête les futures échéances.

La prochaine c' est vendredi, avec la pose sous cutanee de l' appareil qui me permettra de faire les injections chimio et le lendemain je serais informé par le cancérologue du programme des réjouissances pour les mois avenirs.

Plus j' avance moins je veux être informé précisément sur les détails, je préfère être confronté au dernier moment à l' evenement, c est un peu comme en velo je monte mieux les bosses que je ne connais pas que celles dont je connais la longueur, la pente et chaque lacet.

Question moral ça va, j ai plus d' inquiétude pour ma femme qui fait face aux enfants,à l entreprise et a ma maladie.Je me soucie pour les enfants qui se demandent quand papa va redevenir normal, c' est a dire pour eux, de marcher normalement ,de les reprendre dans mes bras,de me voir courir ,faire du velo etc.

Dans aucun cas je n'imagine le pire, ce qui est peut être une erreur, car le pire est envisageable.

Comme je ne fais jamais rien comme les autres, je me demande si ma démarche d' écrire un blog ne pourrait pas aider d' autres qui n abordent pas la maladie avec optimisme.

J' ai deja la confirmation que ce rendez vous journalier avec vous est  un moyen de garder contact avec la vie, c est une agréable obligation que de se lever et de présenter les choses de façon non lacrymale, en ne s' apitoyant pas sur son sort. Alors pourquoi ne pas "médiatiser" ce blog?

Tout en écrivant ce matin, sur Europe 1, un sportif, qui suite a un accident qui lui a paralyse le bas du corps, évoque son combat contre son handicap et l' association qu' il a crée avec sa famille pour faire découvrir sa maladie.Je pense aussi a ce triathlète qui sans médiatisation et aprés le même accident, a réussi en un an a refaire le triathlon le plus dur du monde en moins de huit heures. Se "tapant" l' épreuve de vélo avec les bras comme pédalier et l'epreuve de marathon en chaise roulante.

Et si c' était ça, ma bouee de sauvetage, pour tenir pendant les moments les plus durs qui sont a venir?

Le plus gênant aujourd hui c' est de ne pas avoir de vision après la guérison, j aimerai avoir la possibilité de pouvoir montrer a caroline quelle forme aura demain.C'est compliqué. Je ressens de sa part le besoin d être confortée, enlacée et moi j' ai a peine la possibilit'e de bouger, de la prendre dans mes bras et la serrer.

Bon je vais aller travailler,je vous laisse, a bientot